Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé hier jeudi, l’annulation d’une commande de 50 avions A321neo faite par la compagnie qatarie «Qatar Airways» suite à un contentieux à propos de ses gros porteurs A350.
Cette décision inédite, révélée dans un premier temps par Bloomberg, a été confirmée par l’avionneur lui-même dans une déclaration à l’AFP (Agence France Presse).
Au prix catalogue, pour la dernière fois publiée par Airbus en 2018 et quasiment jamais appliqué en raison de ristournes, la commande des 50 airbus A321neo s’élevait à plus de 6 milliards de dollars.
Ces A321neo, parmi lesquels 10 exemplaires de l’A321 LR (pour long range), devaient être livrés à partir de 2023 à la compagnie Qatar Airways qui aurait besoin de ce modèle pour assurer de nouvelles liaisons au profit de sa clientèle.
Le contentieux entre Airbus et Qatar Airways a cloué au sol 21 appareils de la flotte d’A350 de cette dernière, sur ordre du régulateur qatari du trafic aérien, en raison d’une dégradation de la surface des fuselages soupçonnée de menacer la sécurité des vols à bord de ces appareils.
La compagnie qatarie a intenté en décembre, des poursuites devant la justice britannique à l’encontre du constructeur européen et a refusé depuis lors, de prendre livraison de plusieurs A350 supplémentaires.
Selon une source proche du dossier, c’est justement ce défaut dans l’exécution du contrat qu’Airbus a mis en avant pour annuler la commande qatarie de 50 monocouloirs A321neo.
Une première audience devant la Haute cour de justice à Londres s’est tenue hier jeudi, où chaque partie a présenté ses arguments de défense. Qatar Airways a réclamé une indemnisation de 618 millions de dollars, assortie d’une pénalité de 4 millions par jour supplémentaire d’immobilisation de ses A350.
Airbus refuse de payer cette compensation financière, assurant que la fiabilité de l’A350 était incontestable et dénonce «une mauvaise qualification par l’un de ses clients d’une dégradation de surface non-structurelle».
L’Agence européenne pour la sécurité aérienne (AESA), a également confirmé que les dégradations des surfaces de fuselage n’avaient aucun impact sur l’aptitude au vol de la flotte d’A350. Une nouvelle audience est prévue dans la semaine du 26 avril.