Jeudi, le parquet brésilien a demandé à la Cour suprême de mettre en examen l’actuel président de l’Assemblée nationale. Il est soupçonné d’avoir touché, au minimum, cinq millions de dollars en pots-de-vin dans le cadre de l’affaire Petrobras.
C’est par voie de communiqué que le parquet l’a annoncé : « le procureur général de la République, Rodrigo Janot, a envoyé une demande à la Cour suprême pour mettre en examen le président de la Chambre des députés, Eduardo Cunha, pour avoir perçu des pots-de-vin d’au moins cinq millions de dollars pour permettre la construction de deux navires sonde pour Petrobras, entre juin 2006 et octobre 2012 », a-t-il été mentionné. Pour précision, M. Cunha est membre du PMDB, la principale formation politique de la coalition de centre gauche au pouvoir. Au travers de la même occasion, le parquet a demandé la mise en examen de l’ex-président Fernando Collor et d’une ancienne députée, Solange Almeida. Il faut noter que M. Collor avait été destitué de son poste pour corruption en 1992 et occupe, à présent, les fonctions de sénateur.
C’est la première fois que des demandes de mise en examen de parlementaires soient formulées dans le cadre du scandale de corruption Petrobras. Seule la Cour suprême est habilitée à juger les députés du fait de leur immunité parlementaire. Ainsi, cette instance devra, très prochainement, dire si elle reçoit les mises en examen. En réaction, le président de l’Assemblée nationale brésilienne a d’ores et déjà déclaré qu’en cas de mise en examen, il ne quitterait pas ses fonctions : « je vais poursuivre l’exercice (des fonctions) pour lesquelles j’ai été élu par la majorité de la Chambre. Je suis absolument tranquille et serein quant à cela », a affirmé M. Cunha. Tout comme l’ancienne élue Solange Almeida, le procureur a accusé ce dernier de corruption passive et blanchiment d’argent. Quant aux chefs d’accusation retenus contre M. Collor, ils n’ont pas été dévoilés.