Sahara : Désarçonné par le repositionnement de l’Espagne, Alger rappelle son ambassadeur

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Après le dur et retentissant revers de la reconnaissance fin 2020, par l’administration américaine de Donald Trump de la souveraineté du Maroc sur l’ensemble de son Sahara Occidental, les dirigeants algériens viennent à nouveau, d’être désarçonnés par le changement radical de la position de l’Espagne dans le dossier du Sahara.

Dans sa première réaction officielle, le régime algérien qui a tout le temps revendiqué, mine de rien, la neutralité et le statut d’observateur dans le conflit autour du Sahara marocain, s’est hâté de rappeler son ambassadeur à Madrid pour consultations.

Les dirigeants d’Alger n’ont pas pu garder le sang froid en apprenant à travers les médias, la teneur du message adressé ce vendredi au Roi Mohammed VI par le Chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez et dans lequel il souligne sans ambiguïté, que «l’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend» autour du Sahara marocain.

«Très étonnées par les déclarations des plus hautes autorités espagnoles relatives au dossier du Sahara occidental, les autorités algériennes, surprises par ce brusque revirement de position de l’ex-puissance administrante du Sahara occidental, ont décidé le rappel de leur ambassadeur à Madrid pour consultations avec effet immédiat», indique ce samedi un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.

Au grand dam des oligarques d’Alger, le gouvernement espagnol a même promis, dans un communiqué publié vendredi, que dans le cadre dans le cadre de “la nouvelle étape” entre les deux pays, «sera développée (…) sur une feuille de route claire et ambitieuse. Tout cela afin de garantir la stabilité, la souveraineté, l’intégrité territoriale et la prospérité de nos deux pays”.

Contrairement à sa réaction envers l’Espagne, le régime algérien n’a rien fait de tel, avec les Etats-Unis lorsqu’ils ont reconnu la marocanité du Sahara Occidental ou encore lorsque leur sous-secrétaire d’Etat, Wendy Sherman avait réitéré lors de ses récentes visites à Rabat et à Alger, que le plan marocain est «sérieux, crédible et réaliste et une approche potentielle pour répondre aux aspirations des peuples de la région».

Les officiels de l’Algérie n’ont pas non plus réagi contre l’Allemagne lorsque ses hauts dirigeants ont couvert d’éloges, en décembre et janvier derniers, le plan marocain d’autonomie et loué le rôle majeur du Maroc au Maghreb, en Méditerranée et au Sahel.

Il est donc légitime de se poser la question suivante : Le régime algérien craint-il plus les représailles de Washington et de Berlin que celles de Madrid qu’il croit pouvoir faire chanter par son gaz et son pétrole?

Ce qui est sûr et logique c’est que le Maroc qui défend son intégrité territoriale historiquement admise et s’attend au minimum à une reconnaissance par l’ancienne puissance coloniale de sa souveraineté sur son Sahara, alors que pour le cas désespéré de l’Algérie, il s’agit ni plus ni moins d’une immixtion flagrante dans les affaires internes de son voisin et d’un parti-pris totalement injustifiable et illégitime.