Sur fond de crise ukrainienne, les relations entre l’Occident et Moscou se sont considérablement dégradées. Les Occidentaux se retrouvent ainsi obligés de revoir la forme de leur dialogue avec la Russie qui reste un acteur de premier plan dans la diplomatie et l’économie mondiale.
Qu’elle semble loin, la proposition faite en 2009 par la secrétaire d’Etat américaine de l’époque Hillary Clinton à la Russie d’un « redémarrage » des relations entre les deux pays. La crise ukrainienne et les 5 100 morts provoqués en neuf mois ont considérablement brouillé les Etats-Unis et l’Union européenne d’un côté et la Russie de l’autre. Washington et ses alliés, qui accusent Moscou d’entretenir la crise en équipant et en soutenant les séparatistes ukrainiens prorusses, ont adopté une batterie de sanctions économiques dans l’espoir que la chute du rouble, la fuite des capitaux ainsi que les difficultés qui devraient en découler pour la population, nourrissent un ressentiment envers le pouvoir. Cette stratégie semble pour le moment inefficace et son objectif prendra du temps, un peu trop peut-être, à être atteint. Or le temps presse justement tant un embrasement généralisé en Ukraine, un pays à la charnière de la Russie et du reste de l’Europe, pourrait avoir des répercussions catastrophiques.
Pour arriver plus rapidement à un résultat, de plus en plus de voix s’élèvent pour proposer une révision du dialogue entre l’Occident et Moscou. Un document préparatoire attribué à la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, paru dans la presse il y a une dizaine de jours, propose de mettre la question de la Crimée de côté pour réfléchir à une autre forme de dialogue avec Moscou. Une rencontre est prévue le weekend prochain entre le secrétaire d’Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov en marge de la conférence sur la sécurité à Munich.