D’après un collectif regroupant 10 000 associations œuvrant dans la santé et le social, le taux de pauvreté a battu un record en Allemagne l’année dernière. Cette fédération a rendu publiques jeudi à Berlin les conclusions de son enquête 2013.
« L’Allemagne n’a jamais été aussi profondément divisée qu’aujourd’hui », a lancé le président de cette fédération, Ulrich Schneider. En clair, une personne sur sept se range dans la catégorie des pauvres ou des menacés de pauvreté. Ainsi, son revenu est inférieur à 60 % du revenu médian. Paradoxalement, le collectif a noté une diminution du taux de chômage. Pour M. Schneider, cela est dû au « gonflement des emplois à bas salaire, la baisse des emplois à plein temps soumis à cotisations sociales, la hausse du temps partiel et des conditions d’emploi précaires depuis dix ans ».
Ces conclusions sont complétées par les données de Destatis. L’institut allemand des statistiques a constaté que le pouvoir d’achat des salariés a reculé sur les 3 premiers trimestres de 2013.En guise de solution, le collectif d’associations a recommandé au nouveau gouvernement allemand d’instaurer un salaire minimum unique dans le pays à dater de 2015, soit une rémunération horaire de 8,5 euros (11,3 dollars).
Hormis les questions salariales, la fédération a mis l’accent sur la stratification sociale. Non seulement le fossé entre les riches et les pauvres ne cesse de se creuser, mais aussi l’écart se fait sentir entre les régions. Pour preuve, plusieurs Etats du nord de l’Allemagne à l’instar de Berlin et de Brême affichent des taux de pauvreté supérieurs à 20 % alors qu’ils atteignent à peine 11 % dans les régions du Sud comme la Bavière ou le Bade-Wurtemberg.