Les Etats-Unis se délestent des détenus de Guantanamo au compte-gouttes. Lundi, Washington a annoncé la remise aux mains des autorités saoudiennes de deux personnes qui étaient détenues à la prison américaine située dans l’enclave de l’île cubaine.
Incarcérés depuis près de 12 ans sans inculpation ni procès, Saad Muhammad Husayn Qahtani et Hamood Abdullah Hamood ont été transférés de la prison de Guantanamo et remis lundi au gouvernement d’Arabie Saoudite. Il reste encore 160 hommes détenus à Guantanamo malgré la promesse de campagne faite il y a cinq ans par Barack Obama, de libérer tous les prisonniers qui y sont détenus. Depuis son ouverture en 2002 dans la foulée de la guerre déclenchée par George W. Bush en Afghanistan, le centre de Guantanamo a accueilli 779 prisonniers. Tous ont été accusés de terrorisme, de liens avec Al Qaëda et de menaces contre les intérêts américains. Mais aucun d’entre eux n’a fait l’objet d’inculpation ou de procès. Nombreux parmi les détenus qui sont passés par Guantanamo avaient clamé leur innocence et dénoncé les traitements inhumains qui leur ont été infligés.
De son côté, l’administration américaine continue de faire la sourde oreille aux appels lancés par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme pour la fermeture de Guantanamo. Les rares médias qui ont pu filmer dans les alentours du centre de détention militaire américain ont rapporté des images bouleversantes. Les détenus y sont enchaînés, pieds et poings liés, et sont traités sans aucune considération pour la personne humaine. Cette image reste comme une tache indélébile dans le mandat d’Obama qui avait pourtant promis de fermer Guantanamo aussitôt qu’il serait élu.