Le Congrès mondial de l’Energie se tient cette semaine à Daegu, en Corée du Sud. La rencontre est l’occasion pour les participants d’examiner les nouvelles possibilités qu’offrent les fortes d’industrialisation et urbanisation des économies émergentes d’Asie. Shell s’attend à ce que la demande d’énergie dans la région double en 50 ans.
Selon le PDG de Shell, la phase d’industrialisation et de modernisation dans laquelle sont entrées les économies émergentes d’Asie est largement supérieure à celle de la révolution industrielle européenne. Pour preuve, la Chine a supplanté la semaine dernière les Etats-Unis à la tête de la liste de EIA (Agence énergétique américaine) des pays importateurs de pétrole. Et la tendance n’est pas près de changer. Le cabinet Wood Mackenzie a estimé cet été que la facture pétrolière chinoise pourrait atteindre le seuil affolant des 500 milliards de dollars par an en 2020. Shell prévoit que dans les vingt prochaines années, la Chine et l’Inde alimenteront la majeure partie de la croissance de la demande mondiale d’énergie.
Les autres sources d’énergie sont également concernées par l’appétit énergétique de l’Asie. Le groupe énergétique français GDF Suez, qui exploite le gaz, a recentré son activité du bassin asiatique vers l’Asie-Pacifique. Le malaisien Petronas devrait investir plus de 35 milliards de dollars US dans des terminaux d’exportation de gaz au Canada. Le charbon, dont la moitié de la production mondiale est consommée par la Chine, devrait devenir en 2018 l’énergie la plus consommée au monde, selon Wood Mackenzie. Les deux-tiers de la hausse de la demande seront dus à la Chine. Et selon l’Association mondiale du nucléaire, avec 30 et 7 réacteurs respectivement en construction, la Chine et l’Inde sont les locomotives du continent asiatique en projets de centrales nucléaires.
Les énergies renouvelables ne sont pas laissées pour compte puisque la Banque asiatique de développement révèle que la part des énergies renouvelables, éolien et solaire, dans la production d’énergie du continent devrait passer de 1.9% en 2010 à 7.1% en 2035.