La Compagnie nationale de pétrole (NOC), a annoncé dimanche dans un communiqué, que la production pétrolière en Libye a atteint 1,2 million de barils par jour, soit la moyenne quotidienne avant le blocus pétrolier qui a duré de la mi-avril à la mi-juillet, paralysant pendant trois mois l’économie du pays.
La production de pétrole, la principale source de revenus du pays, dont l’essentiel est exporté, était tombée à 400.000 barils par jour après que, mi-avril, six gisements et terminaux pétroliers majeurs aient été fermés par des groupes proches du camp de l’Est, qui réclamaient notamment du pouvoir de Tripoli une « répartition équitable » des recettes pétrolières, sur fond de chaos politique et de luttes de pouvoir.
L’embargo sur la production et l’exportation a été levé mi-juillet après un arrangement de circonstance entre le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah et le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen.
Des sources diplomatiques occidentales ont rapporté que cet arrangement, qui n’a jamais été confirmé officiellement, prévoit, en contrepartie de la réouverture des installations par le camp de Khalifa Haftar, qu’Abdelhamid Dbeibah lui verse une quote-part des revenus pétroliers pour les dépenses des régions sous son contrôle.
Avant la conclusion de cet arrangement, le patron d’alors de la NOC, seule autorisée à commercialiser le brut libyen, Mustafa Sanalla, un technocrate respecté de la communauté internationale, avait été remplacé par l’ancien banquier Farhat Bengdara, réputé proche des Emirats arabes unis, qui soutiennent le camp de l’Est.
Cette accélération de la production libyenne de pétrole est une bonne nouvelle pour le marché mondial de pétrole très tendu, confronté à des prix records à cause d’un manque d’offre. Les pays occidentaux cherchent des alternatives au pétrole russe qui pourrait venir à manquer comme le gaz et sollicitent de plus en plus leurs partenaires moyen-orientaux et africains.
La Libye possède les plus grandes réserves pétrolières d’Afrique, mais l’or noir libyen est toujours soumis aux tensions politiques internes entre les deux clans rivaux de l’Ouest et de l’Est qui veulent tirer profit de cette principale source de devises étrangères pour renflouer leurs caisses.
Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis mars : l’un basé à Tripoli, dans l’ouest, dirigé par Abdelhamid Dbeibah depuis 2021 et un autre conduit par Fathi Bachaga, soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar.