Après avoir décidé d’interdire les exportations de blé, l’Inde va imposer des restrictions sur ses exportations de sucre, toujours dans le but de protéger ses réserves nationales par peur de l’insécurité alimentaire et en même temps de réduire l’inflation dans le pays.
Selon un communiqué du ministère hindou de l’Alimentation publié mardi soir, l’Inde va plafonner à partir du 1er juin, les exportations de sucre à 10 millions de tonnes pour l’actuelle campagne de commercialisation qui s’étend d’octobre 2021 à septembre 2022. Il a justifié cette décision par une volonté de « maintenir la disponibilité intérieure et la stabilité des prix pendant la saison sucrière».
Au cours de cette campagne de commercialisation, le ministère s’attend à ce que les exportations de sucre atteignent malgré tout, un niveau record grâce notamment à des contrats déjà signés pour environ 9 millions de tonnes, dont 7,8 millions de tonnes ont déjà été expédiées.
L’Inde est le premier producteur et deuxième exportateur mondial de sucre après le Brésil. D’après les experts, la restriction de ses exportations de sucre devrait se faire ressentir à l’échelle mondiale.
Déjà, la décision soudaine en mai dernier du pays d’interdire ses exportations de blé, dont il représentait alors 12% des expéditions mondiales, avait accentué la flambée des cours du blé dans un contexte de crise agricole mondiale, alors que les cours des matières premières sont déjà très élevés depuis l’invasion russe en Ukraine.
Une vague de protectionnisme est lentement en train de s’étendre. Le Brésil et les Etats-Unis sont, eux aussi, contraints de revoir à la baisse la quantité de sucre qu’ils peuvent exporter à cause de récoltes moins bonnes que celles espérées.
Dans le continent asiatique, la Malaisie a interdit les exportations de poulet. Et durant plusieurs semaines, l’Indonésie a également temporairement interrompu ses exportations d’huile de palme, avant de les relancer la semaine dernière.