Lors d’une réunion de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) tenue hier mercredi à Paris, en ligne et en présentiel, plusieurs pays ont promis d’augmenter leur aide financière aux pays du Sahel et d’Afrique de l’Ouest pour lutter contre la famine qui ne cesse de s’aggraver.
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian a annoncé dans un message vidéo que la France apporterait «un soutien financier total de 116 millions d’euros» en 2022. Les Etats-Unis ont promis d’augmenter leur aide de 311 millions de dollars supplémentaires et le Canada de 82 millions de dollars.
Les spécialistes réunis à cette table ronde à l’initiative du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, de l’Union européenne et du Réseau mondial contre les crises alimentaires, ont alerté sur le fait que les sécheresses extrêmes, l’épidémie de Covid-19 et maintenant la guerre en Ukraine sont «autant de facteurs qui exacerbent» les risques de famine au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Selon les associations, six pays de l’Afrique de l’Ouest « importent au moins 30% » de leur blé de Russie ou d’Ukraine, voire 50% pour certains, et subissent le choc de la flambée des matières premières, et la hausse généralisée des prix qui s’en suit, en plus de l’insécurité persistante dans la région.
Le « Cadre harmonisé », un outil d’identification des zones à risques, a révélé en mars que 27 millions de personnes souffrent déjà de malnutrition dans la région du Sahel central (Mali, Niger, Burkina Faso) et du bassin du lac Tchad, qui inclut aussi le Cameroun et le Nigeria.
Et une dizaine d’associations, dont Oxfam, Action contre la faim ou Save The Children, avaient alerté mardi que « onze millions de personnes supplémentaires pourraient basculer dans la faim au cours des trois prochains mois », estimant qu’il s’agissait de la « pire situation en dix ans» dans cette région du continent africain.