Cressida Dick, la cheffe de la police de Londres, a annoncé hier jeudi dans la soirée, sa démission sur fond de crise de confiance après plusieurs scandales, et dans la foulée d’un rapport accablant pour Scotland Yard. Elle a précisé qu’elle resterait à son poste en attendant que son successeur soit désigné.
Cette démission, vers laquelle poussait le maire de Londres, Sadiq Khan pour restaurer la confiance des Londoniens dans leur police, fait suite à la publication le 1er février dernier, d’un rapport accablant de la police des polices britanniques, l’IOPC.
Initialement ouverte en 2018 contre un policier soupçonné d’avoir eu des relations sexuelles avec une personne soûle dans un commissariat de police, l’enquête avait été ensuite élargie.
Les enquêteurs ont notamment passé en revue des milliers de messages échangés sur les réseaux sociaux, « dont beaucoup étaient hautement sexualisés, discriminatoires ou faisaient référence à la violence ».
Ces messages comportaient notamment des allusions directes à des viols, des termes homophobes ou racistes ou des références au camp d’extermination nazi d’Auschwitz.
Sur les 14 policiers visés, basés principalement au commissariat de Charing Cross, dans le centre de Londres, neuf sont toujours en activité. Ils avaient minimisé les messages en les mettant sur le compte de la plaisanterie.
La police a été accusée d’avoir ignoré toute une série de signaux alarmants sur le comportement d’un policier qui a violé puis tué en mars 2021, une Londonienne, Sarah Everard.
Elle a été également pointé du doigt pour son intervention musclée pour disperser un rassemblement en hommage à la victime, ou après que deux policiers se furent pris en photo sur la scène d’un double meurtre avant de partager les clichés.
La police de Londres a été aussi ouvertement critiquée pour avoir tardé à enquêter sur les fêtes à Downing Street et dans les cercles du pouvoir malgré les restrictions sanitaires, un scandale qui menace la survie politique du Premier ministre, Boris Johnson.
Cressida Dick, 61 ans, a été nommée en 2017, devenant alors la première femme à diriger Scotland Yard. Depuis son arrivée à la tête de la police de Londres, elle avait dû faire face à une série d’attentats djihadistes en 2017, ou encore à l’incendie meurtrier de la tour Grenfell qui avait fait 71 morts.