Le président brésilien, Jair Bolsonaro est éclaboussé par un scandale financier au sujet duquel trois sénateurs ont appelé ce lundi, la Cour suprême à ouvrir une enquête.
Les parlementaires reprochent au président d’extrême droite, d’avoir ignoré des soupçons de non conformité dans l’acquisition de vaccins contre le coronavirus et leur démarche au près de la Cour suprême pourrait aboutir à la destitution du chef de l’Etat brésilien.
«J’ai déposé une demande d’ouverture d’enquête à la Cour suprême à cause de la grave dénonciation selon laquelle le président de la République n’a pris aucune mesure après avoir été prévenu d’un gigantesque réseau de corruption au sein du ministère de la santé», a fait savoir dans une vidéo, Randolfe Rodrigues, le vice-président d’une commission d’enquête du Sénat (CPI) sur les «omissions» de l’exécutif brésilien pendant la crise de Covid-19. «La prévarication est un délit prévu par le code pénal», a-t-il ajouté.
En outre, l’opposition compte organiser mercredi et samedi prochains des protestations pour appeler à la destitution du controversé président Bolsonaro.
Cette requête se base sur le témoignage, vendredi dernier, de Luis Ricardo Miranda, le responsable des importations médicales au ministère brésilien de la Santé, et de son frère député.
Ricardo Miranda affirme avoir reçu le 18 mars dernier, une curieuse facture de 45 millions de dollars portant sur l’achat de trois millions de doses du vaccin anti-coronavirus Covaxin mis au point par le laboratoire indien Bharat Biotech.
M. Miranda refuse de donner son feu vert au paiement, le Covaxin n’ayant notamment pas été homologué par l’administration sanitaire du Brésil. En outre, le contrat, qui se chiffre à 300 millions de dollars en tout, ne comprend aucunement la mention de Madison Biotech, l’entreprise Singapourienne d’où provenait la facture et qui avait tout l’air d’une société-écran.
Cette opération était particulièrement surprenante car Jair Bolsonaro s’était opposé, par le passé, à des offres de vaccins moins onéreux et plus efficaces.
Le fonctionnaire du ministère de la santé a révélé avoir reçu des coups de fils de ses supérieurs qui lui mettaient une pression «atypique et excessive» pour valider l’opération. Il avait alors partagé ses préoccupations avec son frère, l’élu pro-Bolsonaro, Luis Miranda. Les deux frères auraient rencontré le chef de l’Etat le 20 mars à Brasilia.
D’après les propos des frères Miranda devant la CPI, Jair Bolsonaro a affirmé qu’il confierait ce dossier à la police fédérale, ce qu’il n’a pas fait. C’est ce qui a poussé les sénateurs à appeler lundi à l’ouverture d’une enquête sur ce scandale de corruption.