Les éléments de la police et des protestataires se sont affrontés cette nuit dans le centre de la capitale irakienne, Bagdad, où un couvre-feu a été instauré aujourd’hui à partir de 3h00 GMT « jusqu’à nouvel ordre » à la suite de deux journées de manifestations. Celles-ci ont fait neuf morts.
Le couvre-feu décrété interdit toute circulation de véhicule ou de personne. La journée de jeudi a été déclarée chômée pour les fonctionnaires alors que le leader chiite Moqtada Sadr a invité ses très nombreux partisans à s’associer aux manifestants dans le cadre de « sit-in pacifiques ».
Ce troisième jour de contestation a des allures de véritable test pour le gouvernement irakien. Les contestataires dénoncent la corruption des politiciens et réclament la lutte contre le chômage et l’établissement de services publics opérationnels.
A l’heure actuelle, les autorités dénoncent des « saboteurs » dans les rangs des protestataires. Aussi ont-elles adopté une ligne dure envers eux, avec des forces de l’ordre qui ont tiré à balles réelles pour les disperser dans la capitale irakienne et dans le sud, à Nassiriya et dans la ville sainte chiite de Najaf. Le bilan s’élevait mercredi dans la soirée à neuf morts, en l’occurrence huit manifestants et un agent de police. Toutes ces personnes ont été abattues par balles à Bagdad et Nassiriya, ont rapporté des responsables, sans préciser l’origine des tirs.
Il est à noter que le couvre-feu a également été instauré à Najaf et Nassiriya.