Dans son évaluation des différents scénarios de sortie de l’Union européenne, la Banque d’Angleterre, qui a accueilli plutôt favorablement l’accord de Brexit négocié par la Première ministre Theresa May, a prévenu mercredi dernier qu’un Brexit sans accord causerait un choc économique monumental, semblable aux chocs pétroliers des années 1970, et une chute de 25% de la livre Sterling.
La Banque d’Angleterre ajoute que, dans le pire des cas, le Produit Intérieur Brut britannique serait amputée de 7.8% à 10.5% d’ici à 2024, par rapport à ce qu’il aurait été sans Brexit. Et en cas de sortie de l’Union européenne sans accord, le taux de chômage pourrait monter en flèche à 7.5%, tout comme l’inflation à 6.5%, tandis que les prix de l’immobilier plongeraient de 30%.
Mais même dans le meilleur des cas, à savoir le maintien d’une relation étroite avec l’Union européenne, le Produit Intérieur Brut serait amoindri entre 1.2% et 3.8% d’ici 2024. Toutefois, à l’issue des tests de résistance sur le secteur financier, l’institution a assuré que les grandes banques britanniques avaient les capitaux nécessaires pour faire face à « un choc économique sévère qui serait associé à un Brexit désordonné », c’est-à-dire sans accord.
Les prévisions de la Banque d’Angleterre vont dans le même sens que ceux du gouvernement britannique qui table sur une perte du Produit Intérieur Brut à 9.3% en 15 ans. Theresa May n’hésitent pas à brandir ces scénarios catastrophes pour convaincre le pays et les députés que son accord négocié avec Bruxelles est le seul possible puisque, la Première ministre ne souhaitant pas un nouveau référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, la seule alternative serait une sortie sans accord.