La tension ne cesse de monter entre la Russie et l’Ukraine depuis l’arraisonnement de trois navires militaires ukrainiens dimanche dernier par la Russie. La situation est suivie de près par une communauté internationale inquiète de la voir évoluer en une guerre ouverte entre les deux pays.
Les médias ukrainiens ont diffusé des images d’écoliers réquisitionnés pour creuser des tranchées à Marioupol, à l’est de l’Ukraine, des images censées montrer la peur des habitants conformément au souhait du président ukrainien Petro Porochenko. Celui-ci a déclaré mardi que son pays se trouvait sous la menace d’une guerre ouverte avec la Fédération de Russie.
En Russie, une agence a diffusé l’acheminement d’un convoi de missiles dans la péninsule de Crimée vers le détroit de Kerch. Le président russe Vladimir Poutine a accusé son homologue ukrainien d’avoir mis en scène cette « provocation » dans la perspective de l’élection présidentielle de mars prochain.
Dimanche dernier, trois navires ukrainiens accusés d’avoir pénétré sans autorisation les eaux territoriales russes ont été arraisonnés par les garde-côtes et 24 marins faits prisonniers. Depuis l’Ukraine a décrété la loi martiale pour 30 jours dans dix régions frontalières et côtières dans les régions frontalières de la Russie et du Donbass, aux mains des séparatistes prorusses. Les contrôles ont été renforcés partout sur les routes et les aéroports.
Mais bien que cette confrontation militaire soit la première de cette importance entre Moscou et Kiev depuis 2014, le spectre d’un affrontement militaire majeur est encore éloigné. Certains analystes estiment que les deux pays ont trop à y perdre tant sur le plan militaire que sur le plan politique.
L’Ukraine n’a pas les moyens d’une guerre totale et y risquerait sa souveraineté et son existence comme Etat indépendant. Ce regain de tension ne pourrait être au finale qu’une manœuvre politique des deux présidents pour améliorer leur image dans leurs pays respectifs, Petro Porochenko et Vladimir Poutine étant tous deux confrontés à une baisse de leurs cotes de popularité dans leurs pays.