Le ministère chinois de la Sécurité nationale a lancé en ligne, la semaine dernière, une nouvelle plateforme pour encourager les citoyens à dénoncer des individus suspects qui mettent en danger la sécurité du pays.
La plateforme www.12339.gov.cn permet de signaler toute action encourageant la «subversion» ou le «renversement du système socialiste» en place dans le pays.
Le site, en mandarin et en anglais, a été lancé à l’occasion de la Journée d’éducation à la sécurité nationale, organisée le 15 avril de chaque année, depuis 2015.
Pour signaler ces «forces étrangères hostiles», les citoyens devraient juste remplir même sous couverte de l’anonymat, un formulaire en ligne, en donnant des précisions sur la nature du péril (espionnage, terrorisme, séparatisme, divulgation de secrets d’Etat, subversion) et sur le suspect (nom, nationalité et coordonnées).
Toutefois, la plateforme met en garde les affabulateurs, les prévenant que «toute personne qui invente de façon intentionnelle des faits ou qui déforme la réalité devra en assumer toutes les conséquences» qui en découlent.
Par contre, toute information avérée sur des offres de pots-de-vin à des responsables chinois, des organisations d’émeutes, d’encouragement du séparatisme ethnique ou conduisant à la découverte d’équipement d’espionnage, entre autres seront, «récompensées», bien que la nature et le montant des récompenses n’aient pas été précisés.
L’an dernier, la police de la capitale chinoise avait dévoilé un système de récompense pour les citoyens dénonçant des activités d’espionnage, de 1.500 à 73.000 dollars.
Pékin évoque régulièrement la menace représentée par les «forces étrangères hostiles», notamment pour justifier la censure. Avec cette nouvelle procédure de dénonciation, les quelque 900. 000 étrangers présents en Chine, selon des chiffres avancés par un média d’Etat en 2017, seront l’objet d’une surveillance accrue.