La première journée de la visite officielle du président nigérian au Maroc a été marquée, dimanche, par des entretiens avec le roi Mohammed VI, suivis par la signature de trois accords de coopération bilatérale, dont un relatif au projet stratégique du Gazoduc Nigeria-Maroc.
Ce méga-projet de gazoduc avait été lancé lors de la visite du souverain marocain au Nigeria, en décembre 2016. Depuis, les études techniques et les montages financiers se succèdent entre experts des deux côtés. Les concertations politiques ont, elles, fait l’objet d’une série de rencontres, à la fois à Abuja et Rabat.
Il s’agit d’un projet de grande envergure, auquel les deux poids-lourds du continent accordent un intérêt particulier. Les deux pays ont affirmé que «pour des raisons d’ordre économiques, politiques, juridiques et sécuritaires, le choix s’est opéré sur une route combinée onshore/offshore» sur approximativement 5.660 km.
La construction devrait se faire en plusieurs phases et répondre aux besoins croissants des pays traversés d’Afrique de l’Ouest et de l’Europe au cours des 25 prochaines années.
Outre le projet de gazoduc, le partenariat bilatéral s’est également renforcé par un accord entre le groupe marocain des phosphates OCP et le Fonds souverain nigérian «Nigeria Sovereign Investment Authority» pour le développement d’une plateforme industrielle au Nigeria pour la production d’ammoniaque et des produits dérivés.
Pour le Nigeria, qui comptera bientôt 190 millions d’habitants, les besoins de développement de la production agricole sont croissants. Ce partenariat est justement prévu pour porter sur toute la chaîne de valeur agricole, en fournissant des fertilisants adaptés à la nature des sols et des cultures au Nigeria.
Ces deux ambitieux projets constituent des gages d’efficacité pour le Maroc qui veut adhérer à la CEDEAO, dont le Nigeria fait partie. En même temps, ils renforcent le positionnent du Maroc, dont le roi est le fervent défenseur de partenariats sud-sud solidaires en Afrique.