Le président russe Vladimir Poutine a présidé personnellement hier mardi, l’inauguration du nouveau pont reliant la Crimée à la Russie appelé à réduire l’isolement de la péninsule annexée par Moscou en 2014.
En jean et blouson sombre, Vladimir Poutine a mené au volant d’un camion Kamaz, une colonne d’une dizaine de véhicules, parcourant en 16 minutes les 19 kilomètres de l’imposant «Pont de Crimée», qui relie la péninsule de Kertch, en Crimée, à la péninsule de Taman, dans le sud de la Russie.
Les voitures et autobus accèdent dès ce mercredi au pont, mais les trains devront attendre fin 2019. Ce pont marque de facto le rattachement de la Crimée à la Russie et doit réduire l’isolement, tant géographique qu’économique de la Crimée suite au blocus imposé par Kiev et aux sanctions occidentales qui ont suivi cette annexion.
La Russie avait confié le chantier de la construction de ce pont, lancée en février 2016, à Stroïgazmontaj, la société du milliardaire Arkadi Rotenberg, partenaire de judo du président Vladimir Poutine.
L’édifice devait être livré avant décembre 2018 pour un coût plafonné à 2.9 milliards d’euros à l’époque, mais Vladimir Poutine a exigé que le pont soit prêt dès ce mois de mai de façon à permettre aux gens d’en profiter pendant la saison estivale.
La Crimée est une destination de vacances populaires auprès des Russes, et les touristes venant de Russie constituent l’une des principales sources de revenus pour cette péninsule prisée pour ses plages et ses montagnes plongeant dans la mer Noire.
La réaction des détracteurs de la Russie ne s’est pas faite attendre. Dans un entretien à l’AFP, le Premier ministre ukrainien Volodymyr Groïsman a accusé la Russie de « bafouer le droit international » avec ce pont, assurant que « le temps viendra où la Russie paiera pour tout ».
De son côté, l’Union européenne a dénoncé « une nouvelle violation de la souveraineté de l’Ukraine par la Russie », estimant que la construction du pont « vise à poursuivre l’intégration forcée de la péninsule annexée illégalement ».