Les autorités allemandes ont annoncé mercredi le retrait de leurs militaires de la base turque d’Incirlik pour les redéployer en Jordanie.
Le conseil des ministres allemand a validé la proposition de la ministre de la Défense, Ursula von der Leyen faite après qu’Ankara ait refusé aux élus allemands de visiter cette base de l’Otan à laquelle étaient affectés environ 260 militaires allemands dans le cadre de la coalition internationale anti-djihadiste.
Ainsi, l’Allemagne est contrainte de suspendre, durant deux mois, les vols de ses appareils de reconnaissance Tornado basés à Incirlik. Ce délai est nécessaire pour les rendre opérationnels à Azraq en Jordanie, non loin de la frontière syrienne.
Berlin a pris cette décision après l’échec, le week-end dernier, d’une mission de conciliation à Ankara du chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel. Ce dernier voulait persuader les autorités turques de permettre aux députés allemands d’effectuer une visite à Incirlik, ce que le gouvernement turc refuse depuis le mois dernier.
Les autorités turques ont justifié leur position en accusant leurs homologues allemands d’avoir accordé l’asile politique à des Turcs, dont des militaires liés, selon le président Recep Tayyip Erdogan, à la tentative de coup d’Etat de juillet dernier.
Depuis plus d’un an, les relations entre l’Allemagne et la Turquie sont loin d’être au beau fixe. Ce conflit n’est que le dernier épisode de cette longue série.