Le gouvernement français a lancé en début de semaine sous le signe : «Les compétences d’abord », une campagne nationale de sensibilisation contre les discriminations à l’embauche que pratiquent les entreprises.
Pendant 15 jours, près de 2.000 affiches seront déployées, partout en France. Parallèlement à cette campagne, une opération de « testing » a été engagée afin de voir si les candidats portant des noms à consonance étrangère sont victimes de discriminations lors des recrutements.
Le « testing » lancé par le gouvernement, et qui durera trois mois, consiste à envoyer à des entreprises en réponses à une même offre d’emploi deux candidatures en tous points équivalents, à l’exception du patronyme des postulants. Les premiers vrais faux CV sont envoyés depuis début avril par le cabinet ISM Corum qui a remporté l’appel d’offre au gouvernement. Au total, entre vingt et cinquante entreprises de plus de mille salariés seront testés. La fonction publique est également concernée, selon la ministre du Travail.
Ces entreprises ne seront pas volontaires, mais désignées sans qu’elles le sachent par le groupe de dialogue sur les discriminations, cheville ouvrière de cette initiative et leur anonymat sera conservé. Les résultats chiffrés devraient être publiés en septembre. Le testing étant avant tout un outil pédagogique, le gouvernement a promis qu’il n’y aurait pas de liste noire pour les entreprises en faute ni de sanctions contre elles.
Une étude de l’Institut Montaigne datant d’octobre 2015 révèle qu’en France, à compétence égale, le nom et l’origine peuvent obliger à envoyer 4 fois plus de CV pour décrocher un entretien, bien que le fait de refuser d’embaucher une personne pour l’une ou l’autre de ces raisons soit une discrimination punie de 3 ans de prison et de 45 000 euros d’amende.