Les tensions entre Washington et Pékin autour de Taïwan sont montées d’un cran supplémentaire, après l’annonce cette semaine, par les Etats-Unis d’une nouvelle vente d’armes au territoire, après une vente similaire annoncée la semaine dernière.
L’administration de Donald Trump a notifié lundi au Congrès son intention de vendre pour 2,37 milliards de dollars US de systèmes de missiles Harpoon à Taïwan. Ces missiles, d’une portée maximum de 125 kilomètres, peuvent être stationnés sur des plateformes fixes ou montés sur des camions et sont capables de frapper des navires et des cibles terrestres grâce à une navigation inertielle assistée par GPS.
Cette décision intervient quelques heures seulement après que Pékin ait annoncé des sanctions contre des entreprises américaines de la défense, y compris Boeing, qui fabrique le Harpoon et dont la Chine est l’un des plus grands marchés pour les avions commerciaux, mais également Lockheed Martin et d’autres entreprises de défense américaines pour avoir fourni des armes à Taïwan.
La semaine dernière, Washington avait déjà approuvé la vente à Taïwan de 135 missiles de défense côtière Slam-ER (Standoff land Attack Missile-Expanded Response), qui ont une portée suffisante pour atteindre la Chine continentale, pour un montant estimé à 1,8 milliard de dollars.
Le département d’Etat américain a eu beau affirmé que la vente ne modifierait pas l’équilibre militaire dans la région, Pékin a vivement réagi à cette nouvelle transaction.
En appelant la partie américaine à révoquer son plan de vente d’armes à l’île, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin a rappelé hier mardi que les ventes d’armes américaines à Taïwan enfreignent gravement le principe d’une seule Chine et sapent la souveraineté et les intérêts de sécurité de la Chine.
Le Parti communiste au pouvoir à Pékin revendique Taïwan, qui s’est séparée du continent en 1949 pendant la guerre civile, comme faisant partie de son territoire et a menacé de l’envahir si elle déclarait son indépendance.
Washington n’a pas de relations formelles avec le gouvernement démocratiquement élu de l’île, mais est son principal allié et fournisseur d’armes. La loi américaine exige du gouvernement qu’il veille à ce que Taïwan puisse se défendre et ses acquisitions d’armes américaines n’ont pas cessé d’augmenter en quantité et en qualité.