Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius s’est rendu à Moscou mardi pour négocier avec son homologue russe, Sergueï Lavrov sur une résolution « forte » contre la Syrie, au lendemain de la publication d’un rapport sévère de l’ONU sur le massacre du 21 août. Sa tâche n’est pas d’ailleurs aisée alors que les désaccords persistent sur les suites à donner à l’accord conclu samedi à Genève entre Russes et Américains, sur un plan de démantèlement des armes chimiques syriennes.
D’une même voix, Washington, Paris et Londres ont annoncé que le rapport de l’ONU ne laissait « aucun doute » quant à la « responsabilité extrêmement claire » du régime de Damas dans la fameuse attaque aux armes chimiques. Moscou s’oppose au projet défendu par Paris se rapportant à une résolution « forte et contraignante » au Conseil de sécurité de l’ONU sur le démantèlement des armes chimiques syriennes. Un éventuel usage de la force figurait dans un projet de résolution élaboré par Paris la semaine dernière mais que la Russie avait jugé « inacceptable». Sans toutefois nommer les responsables, le secrétaire général de l’ONU a indiqué que les responsables doivent « rendre des comptes ».
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry, quant à lui, doit accueillir jeudi son homologue chinois Wang Yi dont le pays a opposé à trois reprises avec Moscou son veto à des résolutions du Conseil de sécurité contre la Syrie. Les alliés américain, français et britannique sont parvenus à un accord sur une résolution « forte et contraignante » à l’ONU et obliger Damas, selon un « calendrier précis », à dresser l’inventaire de son arsenal chimique et à le faire vérifier jusqu’à son démantèlement d’ici la mi-2014.
Pour Sergueï Lavrov, le texte de Genève ne prévoit pas une résolution mentionnée au chapitre 7 de la Charte des Nations unies, qui autorise la force en dernier recours.
Barack Obama, pour sa part, espère que l’accord de Genève, « s’il est correctement appliqué (…) puisse mettre fin à la menace que ces armes représentent non seulement pour les Syriens, mais pour le monde entier ».
Le démarrage de ce programme de destruction serait « une question de jours », a indiqué l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). A souligner que la guerre civile en Syrie a déjà fait plus de 110.000 morts en deux ans et demi et des milliers de réfugiés.