Allemagne : vers une restriction du droit au regroupement familial des réfugiés ?

Stratégie

thomas-de-maiziereDu fait de l’afflux massif des migrants vers l’Allemagne, son ministre de l’Intérieur, Thomas De Maizière, a plaidé mercredi devant le parlement, pour une limitation du droit au regroupement familial pour les réfugiés, entre autres, d’origine syrienne.

S’exprimant devant les élus du Bundestag, De Maizière a été on ne peut plus clair : « nous ne pouvons pas doubler voire même tripler notre nombre élevé de réfugiés (en acceptant) le regroupement familial », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « personne ne sait combien de personnes en Syrie ou dans les Etats frontaliers attendent que leurs demandes de regroupement familial soient approuvées ». Dans la foulée, le ministre allemand a appelé à l’ouverture au sein de la coalition au pouvoir, d’un débat autour de cette question.

A son avis, ce n’est plus possible, vu le nombre important de Syriens arrivant outre-rhin, d’affirmer que chaque réfugié originaire de ce pays peut faire venir sa famille même si l’Allemagne n’est pas suffisamment sûre d’être à même de garantir les moyens de leur subsistance.

Au cours des dix premiers de cette année, l’Allemagne a accueilli environ 760.000 demandeurs d’asile, dont 240.000 Syriens, d’après des statistiques officielles. Suivant les conclusions d’une enquête menée auprès de 300 communes, l’entreprise de conseil EY a indiqué lundi qu’il pourrait manquer, en fin 2015, environ 400.000 places d’hébergement pour les demandeurs d’asile.

Les conservateurs et sociaux-démocrates qui constituent la coalition au pouvoir en Allemagne sont divisés au sujet du regroupement familial. Jusqu’à présent, la plupart des Syriens obtiennent un titre de séjour de trois ans et, le cas échéant, la permission de faire venir leur famille sur le territoire allemand. De Maizière, qui est conservateur, avait ouvertement envisagé de ne plus octroyer qu’un permis de séjour d’une durée d’un an aux Syriens et de leur retirer le droit au regroupement familial, ce qui a provoqué la désapprobation des sociaux-démocrates. En fin de compte, le ministre de l’Intérieur a abandonné ce projet.

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