Le président du Parlement Hammouda Sabagh a annoncé hier dimanche que la date de l’élection présidentielle en Syrie a été fixée au 26 mai. En l’absence de compétition sérieuse, ce scrutin devrait logiquement voir la victoire de Bachar al-Assad pour un quatrième mandat, alors que le pays est dirigé par sa famille depuis un demi-siècle.
La date du 26 mai concerne les citoyens installés en Syrie. Les Syriens vivant à l’étranger voteront dans leurs ambassades le 20 mai. En l’absence d’une majorité absolue, un second tour doit être organisé. Dès lundi, les candidatures pourront être déposées devant la Haute Cour constitutionnelle, et ce jusqu’au 28 avril.
Pour entrer dans la course, les candidats doivent obtenir la signature de 35 des 250 députés au Parlement, pratiquement tous acquis au parti Baas de Bachar al-Assad. La loi électorale empêche de fait les figures de l’opposition en exil de se présenter, chaque candidat devant en effet « avoir vécu en Syrie pendant une période de 10 ans de manière continue au moment de présenter sa candidature ».
Les élections vont se tenir dans les régions tenues par le pouvoir qui contrôle les deux-tiers du pays. Le scrutin à venir est le deuxième depuis le début en 2011 d’un conflit dévastateur qui a fait plus de 388 000 morts et jeté sur la route de l’exode des millions de Syriens, réfugiés à l’étranger ou déplacés dans des camps miséreux sur le territoire.
En 2014, la Syrie avait organisé sa première présidentielle depuis des décennies et Bachar al-Assad avait remporté le scrutin avec plus de 88% des voix. Auparavant, Bachar al-Assad et son père avaient été élus lors de référendums. Il avait accédé au pouvoir en 2000, après la mort de son père Hafez al-Assad, lui-même à la tête de la Syrie trois décennies durant.
La principale coalition de l’opposition en exil a refusé tout scrutin auquel participerait Bachar al-Assad, et, en mars, les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni avaient fustigé dans un communiqué commun la tenue d’une telle élection en Syrie, pronostiquant qu’elle ne serait « ni libre ni juste ».