Russie : des dizaines de manifestations à travers le pays en soutien à Alexeï Navalny

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Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de plusieurs dizaines de villes en Russie pour Alexeï Navalny, en grève de la faim depuis trois semaines et dont l’état de santé inspire de très fortes inquiétudes. Ces manifestations non autorisées, mobilisant de forts déploiements policiers, se sont soldées par des centaines d’arrestations. 

Compte tenu du décalage horaire, Vladivostock, en Extrême-Orient russe, a été la première ville à manifester. Plusieurs centaines de personnes ont défilé, sous haute surveillance policière. En Sibérie, au moins 2 000 personnes ont marché à Irkoutsk et à Novossibirsk. Une forte mobilisation a également eu lieu à Saint-Pétersbourg, avec 4 500 manifestants. 

A Moscou, environ un millier de partisans de Navalny se sont d’abord regroupés devant l’hôtel National, face au Kremlin et près de la place du Manège, où Vladimir Poutine avait prononcé, quelques heures plus tôt, son adresse annuelle à la Nation. Quelque 6 000 manifestants au total se sont néanmoins répandus dans les grandes artères du centre, de l’Arbat à la rue Tverskaya, les « Champs Elysées » de la capitale russe. 

Selon la police, 14 000 personnes ont défilé dans 29 villes du pays. Et selon un décompte effectué hier soir par l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des protestations en Russie, au moins 1 200 interpellations ont eu lieu dans tout le pays. 

Alexeï Navalny, qui a cessé de s’alimenter il y a trois semaines pour être soigné par un médecin de son choix, se trouve dans une unité carcérale hospitalière de Vladimir, au nord-est de Moscou. Ses avocats l’ont jugé « très faible » mardi et ont réclamé son transfert dans un hôpital civil moscovite. 

Comme depuis plusieurs semaines, les autorités russes affirment qu’il n’y a pas de risques sérieux pour la santé d’Alexeï Navalny et que ce dernier reçoit tous les soins nécessaires. Tatiana Moskalkova, la commissaire aux Droits de l’homme, une instance sous la tutelle des autorités, a indiqué que quatre médecins n’ayant aucun lien avec le système pénitentiaire avaient prévu lui rendre visite à l’hôpital du Service pénitentiaire fédéral.