Le tribunal municipal de Moscou commence ce lundi à examiner une demande du parquet pour qualifier d’«extrémistes» les organisations de l’opposant emprisonné Alexeï Navalny, dont les partisans considèrent ce procès comme visant à mettre hors-la-loi son mouvement.
Mi-avril, le parquet russe avait demandé de qualifier plusieurs organisations liées à Alexeï Navalny d’«extrémistes», un qualificatif qui fait encourir aux collaborateurs et partisans de l’opposant de lourdes peines de prison.
Cette demande vise le Fonds de lutte contre la corruption (FBK) d’Alexeï Navalny, connu pour ses enquêtes dénonçant le train de vie et les malversations des oligarques russes, et les bureaux régionaux de l’opposant numéro Un à Vladimir Poutine, qui s’occupent notamment d’organiser les manifestations en soutien à Navalny ou d’activités préélectorales.
Le parquet les accuse de chercher à «créer les conditions de la déstabilisaion de la situation sociale et sociopolitique en Russie, sous couvert de slogans libéraux».
Cette première audience au tribunal moscovite, intervient à la veille de la première lecture à la Douma, chambre basse du Parlement russe, d’un projet de loi interdisant aux personnes impliquées dans des organisations classées «extrémistes» d’être élues députés.
Ce texte, proposé par un groupe de députés du parti au pouvoir «Russie unie», devrait être adopté avant les élections législatives de septembre et, selon ses auteurs, sera à effet rétroactif.
Les analystes estiment que, dans un contexte d’une fatigue croissante de la population après deux décennies de présidence Poutine et d’aggravation de la situation économique dans la pays provoquée notamment par l’épidémie de coronavirus, le Kremlin cherche à ne laisser aucune chance au mouvement d’Alexeï Navalny à l’approche des élections législatives de septembre.