Doublement affectée par le boycott de plusieurs pays du Golfe et par l’arrêt des vols liés à la pandémie, la compagnie aérienne Qatar Airways a annoncé avoir reçu près de 2 milliards de dollars d’aide publique pour se maintenir à flot.
Dans un communiqué introduisant son rapport annuel, Qatar Airways a souligné que l’exercice 2019-2020, l’un des plus difficiles de son histoire, s’est achevé au 31 mars sur une perte nette de 1,92 milliard de dollars, soit près du double du précédent exercice 2018-2019.
Pourtant, le Président-Directeur Général de la compagnie, Akbar al-Baker a assuré dans un communiqué, que sans les circonstances exceptionnelles de l’année fiscale 2020, ses résultats auraient été meilleurs que ceux de l’année précédente. Au cours de l’année fiscale 2019-2020, les recettes ont augmenté de 6,5%, la capacité en sièges a améliorée de 3,2% et le fret a progressé de 2,8%.
Mais la flotte de Qatar Airways, deuxième plus importante compagnie du Moyen-Orient après Emirates, basée à Dubaï, compte 250 appareils, tous cloués en partie au sol en raison du ralentissement du transport aérien dans le monde depuis le début de la pandémie de coronavirus en décembre 2020.
A l’impact de la pandémie se sont ajoutés celui de la liquidation d’Air Italy, détenue à 49% par Qatar Airways, mais surtout du boycott économique du Qatar par quatre pays arabes.
Le Emirats arabes unis, qui étaient un marché clé pour Qatar Airways, mais aussi l’Arabie saoudite, Bahreïn et l’Egypte, ont imposé un boycott du Qatar en juin 2017, cessant notamment toute liaison aérienne avec lui et lui interdisant leur espace aérien. Ils accusent Doha d’avoir des liens avec des groupes islamistes extrémistes et d’être trop proche de l’Iran, rival régional de Ryad, des accusations que le gouvernement du Qatar a toujours nié.
Le 22 juillet, après que la Cour internationale de justice, la plus haute juridiction de l’ONU basée à La Haye, se soit prononcée en faveur du Qatar en estimant que l’Organisation de l’aviation civile internationale était compétente pour régler un différend sur le survol des espaces aériens, Qatar Airways a demandé à ces pays, 5 milliards de dollars de dédommagements pour lui avoir fermé leurs espaces aériens depuis trois ans.