Mali : Calme précaire à Bamako après des violences ayant fait au moins 11 morts

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L’imam malien, Mahmoud Dicko, figure centrale du mouvement de contestation contre le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK), a appelé ses partisans au calme, après deux jours de violences à Bamako, ayant fait au moins 11 morts et 124 blessés depuis vendredi, selon le dernier bilan révélé par un responsable des urgences d’un grand hôpital de la capitale. 

Profitant de l’inhumation de militants de l’opposition malienne réunie au sein du M5 tués lors des heurts, l’imam Mahmoud Dicko a demandé aux populations d’«éviter toute sorte de violences», tout en précisant que la lutte continuait. 

Le M5, Mouvement du 5 Juin, est une coalition hétéroclite de leaders religieux, de personnalités du monde politique et de la société civile, qui réclame un changement de pouvoir au Mali. Ils protestent contre la dégradation sécuritaire et l’incapacité à y faire face, le marasme économique, la défaillance de l’Etat, ou encore le discrédit répandu d’institutions suspectées de corruption. 

Les tensions n’ont fait que s’amplifier à Bamako depuis les législatives de mars-avril et la décision de la Cour constitutionnelle d’invalider une trentaine de résultats des législatives, a été un élément déclencheur de la contestation. 

Commencés vendredi après des manifestations suite à un appel du M5, les affrontements ont été les plus violents samedi soir dans les rues de Badalabougou, le quartier résidentiel abritant le siège de l’URD, le parti de Soumaïla Cissé, le lieu de résidence de Manassa Diakono, la présidente contestée de la Cour constitutionnelle, et la mosquée de l’imam Mahmoud Dicko. Un tribunal a été en partie saccagé, ainsi que le siège local du parti présidentiel dans la commune V de la capitale malienne. 

Après une nuit très mouvementée, les violences ont baissé d’intensité dimanche, même si la situation est restée tendue par endroits. Plusieurs leaders du Mouvement du 5 Juillet ont été arrêtés entre vendredi et samedi à Bamako. Ils seraient une vingtaine selon Me Alifa Habib Koné, un de leurs avocats.

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