En raison de négociations budgétaires houleuses, l’agence de notation financière Standard & Poor’s (S&P) a baissé vendredi la note de l’Union Européenne (UE). Celle-ci est passée d’AAA à AA+ avec perspective stable.
A considérer la perspective, l’UE risque de se contenter de sa nouvelle note pendant un bon moment. S&P a justifié cette dégradation du fait d’une brisure dans la cohésion de ce bloc économique. En effet, l’agence a souligné le fait que les discussions portant sur le budget européen, lesquelles se sont étendues sur deux sommets des dirigeants en fin 2012 et au début de cette année, n’ont pas été exemptes de tensions. En clair, certains pays européens demandaient une diminution de leur engagement au budget de l’UE. Il s’agissait, de manière générale, d’une réclamation des principaux contributeurs à la constitution de ce budget à l’instar de la Grande-Bretagne.
Quoi qu’il en soit, la décision de S&P a désagréablement surpris la commission de l’UE. Celle-ci venait, à peine deux jours avant, de parvenir à un accord sur l’union bancaire. Ce mécanisme est censé faciliter la gestion des crises auxquelles l’UE pourrait être confrontée dans l’avenir.
Vraisemblablement, cette avancée n’a pas suffi à faire reculer l’agence de notation.S&P a choisi de rendre publique sa décision alors que se tenait un sommet des dirigeants européens. Devant cette situation, Bruxelles n’a donc pas caché sa désapprobation. « Les Etats membres ont toujours, y compris pendant la crise financière, apporté leur contribution au budget européen et dans les temps », a réagi le commissaire européen en charge des Affaires économiques, Olli Rehn.
Comme pour préparer Bruxelles à cette issue, S&P avait dégradé, depuis janvier 2012, les notes de plusieurs Etats européens, dont les Pays-Bas. Ce dernier Etat a perdu son triple A en novembre. Actuellement, seuls six pays de l’UE conservent leur note maximale.