L’Iran : Rapport de l’AIEA sur le nucléaire iranien 

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L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), dans un rapport particulièrement sévère, a dénoncé le manque de coopération de l’Iran, qui porte gravement atteinte à sa mission de surveillance du programme nucléaire, sur fond d’impasse des négociations pour sauver l’accord de Vienne.

« Depuis février 2021, les activités de vérification et de surveillance ont été sérieusement entravées du fait de la décision de l’Iran » de restreindre les inspections, selon l’AIEA.

Par ailleurs, sur un des sites, une caméra a été détruite et une autre fortement endommagée à la suite d’un incident !?

Le directeur général de l’agence, Rafael Grossi, s’est dit disposé à se rendre en Iran « pour rencontrer des membres de la nouvelle administration et aborder ces problèmes », précise le rapport. Pourtant le voyage ne s’est pas fait, la même source soulignant que l’Iran n’était visiblement « pas prêt à parler ».

Dans ces conditions, la capacité technique de l’AIEA à suivre sur la durée le programme nucléaire iranien est « fortement compromise », et « sa confiance se réduit au fil du temps », ajoute le gendarme onusien du nucléaire, appelant l’Iran à « immédiatement rectifier le tir ».

Dans le même temps, l’Iran a significativement augmenté la production d’uranium hautement enrichi, en violation de ses engagements, se rapprochant ainsi des 90% nécessaires à une utilisation militaire.

Selon des estimations de fin août, il a ainsi porté son stock d’uranium enrichi à 60% à 10 kg contre 2,4 kg en mai, tandis que celui à 20% est passé de 62,8 kg à 84,3 kg.

L’Iran dépasse ainsi largement la limite de 3,67% fixée par le « plan d’action global commun » (JCPOA, selon son acronyme anglais).

Téhéran a puisé dans ses quantités de matière faiblement enrichie, qui sont donc tombées à 2.441,3 kilos (ou 300 kilos équivalent UF6), contre 3.241 kilos précédemment.

Dans un autre document, l’AIEA pointe la situation de quatre sites non déclarés, où des matières nucléaires ont été détectées. L’Iran n’a toujours pas éclairci ces questions, pourtant soulevées « il y a environ deux ans », déplore l’agence.