Après plusieurs mois d’accalmie, la région du croissant pétrolier libyen est de nouveau le théâtre de combats. Les forces pro-gouvernementales de Tobrouk, ville portuaire de cette région située dans l’est de la Libye, ont repoussé hier mercredi une offensive d’un groupe d’insurgés armés.
Des sources militaires ont affirmé que l’offensive a été lancée par un ensemble de milices liées à la Brigade de la défense de Benghazi et qui auraient été rejointes par des tribus de l’Est. Leur objectif aurait été de reconquérir des installations pétrolières de la région, passée sous contrôle des autorités basées dans l’est du pays. Les assaillants ont brièvement pris le contrôle de la ville de Ben Jawad, située à 25 kilomètres à l’ouest d’Al Sedra, le premier des ports de l’arc de terminaux où transite près de la moitié du brut libyen exporté, avant d’être repoussés par les milices de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar, lié au gouvernement parallèle basé dans l’est et qui conteste l’autorité du GNA, le gouvernement d’union nationale, basé à Tripoli.
En septembre, les troupes de l’ANL s’étaient emparé des quatre principaux sites pétroliers du nord-est du pays, à savoir Zoueitina, Brega, Ras Lanouf et Al-Sedra, qui assuraient l’essentiel des exportations libyennes d’or noir et qui étaient jusqu’alors contrôlés par des contingents favorables au GNA. Le gouvernement d’union a affirmé hier soir n’avoir aucun lien avec l’escalade militaire dans la zone du Croissant pétrolier, assurant que toutes les informations diffusées par les médias selon lesquelles il aurait donné des instructions ou des ordres à une quelconque force de se diriger vers cette zone sont dénuées de tout fondement. La lutte pour le contrôle des ressources pétrolières du pays, qui dispose des plus importantes réserves pétrolières d’Afrique estimées à 48 milliards de barils, a plombé la production de pétrole qui a été divisée par cinq depuis 2010.