Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale a décidé d’écarter les compagnies turques de l’ensemble de ses projets publics. Il soupçonne Ankara d’apporter son soutien aux rebelles islamistes.
Cette décision a été annoncée dimanche dernier par voie de communiqué au terme d’une rencontre du conseil des ministres. Plus précisément, l’équipe exécutive dirigée par Abdallah al-Theni a décidé de « revoir tous les projets accordés à des compagnies étrangères et d’écarter les compagnies turques de tous les projets dans l’Etat libyen ».
Vu que Tripoli est sous le contrôle de Fajr Libya, ce gouvernement reconnu par la communauté internationale a tenu sa réunion dans la ville d’al-Baida où il siège. C’est depuis l’été dernier que Fajr Libya, qui compte, en son sein, plusieurs milices essentiellement originaires de la ville de Misrata et également des groupes islamistes, a pris le contrôle de la capitale libyenne. Dans la foulée, ce mouvement fédérateur y a mis en place un gouvernement parallèle et reconduit le parlement sortant, le Congrès Général National (CGN).
Le gouvernement Abdallah al-Theni accuse couramment la Turquie ainsi que le Qatar d’apporter leur soutien non seulement à ses rivaux mais aussi à certains groupes radicaux dont Ansar Asharia, qui figure sur la liste américaine des organisations terroristes. Depuis le régime de Mouammar Kadhafi, les compagnies turques avaient remporté bon nombre de marchés sur le territoire libyen, particulièrement dans le domaine des bâtiments et travaux publics. Après 2011 et la chute de l’ex-guide libyen, beaucoup de compagnies turques se sont implantées en Libye qui traversait une crise politico-militaire.