A une quasi-unanimité, la chambre basse du Congrès des Etats-Unis a adopté hier mardi, de nouvelles sanctions contre la Russie.
Ces nouvelles sanctions, prises sans une consultation préalable avec l’Union européenne, en plus de provoquer la colère de Moscou, ont également fortement contrarié Bruxelles car elles permettraient de sanctionner par ricochet, des entreprises européennes.
Le consensus était presque total au Capitole avec un vote de 419 voix contre 3. Le texte de loi, qui inclut aussi des sanctions contre l’Iran, notamment contre les Gardiens de la Révolution accusés de soutenir le terrorisme, et la Corée du Nord pour ses tirs de missiles, doit encore être validé par le Sénat.
Il donne au président américain la possibilité de sanctionner les entreprises européennes qui travaillent sur des pipelines venant de Russie, en limitant par exemple leur accès aux banques américaines ou en les excluant des marchés publics aux Etats-Unis.
Plusieurs pays européens sont furieux car cette disposition ouvre en théorie la voie à des sanctions contre les groupes européens partenaires du projet de gazoduc Nord Stream 2 qui doit accélérer l’acheminement du gaz russe vers l’Allemagne à partir de 2019.
Le français Engie (ex-EDF), les allemands Uniper (ex-EON) et Wintershall (BASF), l’autrichien OMV et l’anglo-néerlandais Shell, sont notamment en cause.
Les sanctions américaines sont motivées par la volonté de punir la Russie pour la campagne de désinformation et de piratage attribuée à Moscou durant l’élection présidentielle américaine de 2016, l’annexion de la Crimée et les ingérences de Moscou en Ukraine.
La présidence américaine se serait passée de ce projet adopté par la chambre des Représentants alors que Donald Trump veut tendre la main à son homologue russe Vladimir Poutine.
Le texte prévoit un mécanisme inédit qui déplaît à la Maison Blanche, la possibilité pour les parlementaires de s’interposer si jamais le président Donald Trump tentait d’appliquer son veto aux sanctions contre la Russie.