Ce vendredi matin, une projection de la BBC créditait les conservateurs britanniques de 325 députés, à un siège de la majorité absolue, contre 232 sièges pour les travaillistes du Labour et 56 pour les nationalistes écossais du SNP. Ce résultat prend à contre-pied tous les sondages réalisés jusqu’alors.
Cette projection a été diffusée après dépouillement des deux tiers des circonscriptions. Si elle se confirmait dans les résultats définitifs, elle donnerait la possibilité au Premier ministre sortant David Cameron de former un nouveau gouvernement sans avoir besoin de trouver des alliés, un scénario qu’aucun observateur ne se serait risqué à avancer en pleine campagne tant les conservateurs et les travaillistes étaient donnés au coude-à-coude. Mais au cas où les résultats définitifs s’avéreraient moins favorables qu’annoncé, David Cameron devrait entamer des négociations avec des alliés potentiels, qui devraient vraisemblablement être le DUP nord-irlandais et les libéraux démocrates, pour s’assurer des votes clés au parlement.
Si un deuxième mandat est d’ores et déjà garanti pour David Cameron, la gouvernance s’en annonce délicate. David Cameron devra contenir le mécontentement de la frange eurosceptique de son parti et tenir à distance les prétendants à sa succession. Il est également attendu sur sa promesse de campagne d’organiser d’ici 2017 un référendum sur le maintien ou pas du pays dans l’Union européenne, une perspective qui inquiète les partenaires européens du pays.
Pour les autres partis, les 58 sièges que devraient obtenir les nationalistes écossais sur les 59 en jeu dans leur région autonome considéré comme un fief travailliste sont un succès qui devrait galvaniser leurs ardeurs indépendantistes. Au terme du scrutin, les militants SNP affichaient leur souhait d’un nouveau référendum d’indépendance, après un premier rendez-vous manqué en septembre. La nuit a été particulièrement dure pour les libéraux-démocrates qui sont menacés de perdre 46 de leurs 56 sièges.