Le service de messagerie sécurisé «Signal», dont se servent bon nombre de professionnels des médias et militants, a annoncé avoir été bloqué sur le territoire égyptien, où les forces de l’ordre sont accusées de réprimer sévèrement toute opposition depuis plus de trois ans.
Depuis samedi dernier, nombreux sont les internautes qui ont rapporté ne pas pouvoir se servir de la messagerie «Signal», qui permet des échanges avec un très haut niveau de confidentialité. A ce propos, les qualités de ce service de messagerie ont été même reconnues par Edward Snowden, qui, en 2013, avait fait des révélations sur l’ampleur du système de surveillance mondiale des télécommunications mis en place par les Etats-Unis.
«Nous confirmons que l’Egypte censure l’accès à Signal», a posté sur le réseau social Twitter la société éditrice de cette application, Open Whisper Systems, après avoir mené une enquête pendant le dernier week-end. Et d’ajouter : «nous allons commencer à déployer (des outils) de contournement de la censure dans les semaines à venir».
La presse a tenté, en vain, de joindre les autorités égyptiennes en charge des télécommunications dans le but de recueillir leur réaction suite à ces allégations.
Lors du soulèvement populaire réclamant le déclin du régime d’Hosni Moubarak en janvier 2011, les autorités égyptiennes avaient bloqué l’accès à Internet et au réseau mobile. Depuis la destitution du président conservateur Mohamed Morsi par l’armée en juillet 2013, le pouvoir égyptien réprime toute opposition et, par moments, s’attaque directement aux journalistes et aux militants pour le respect des droits de l’Homme.