Le second tour de l’élection présidentielle s’est tenu hier dimanche au Niger, malgré le boycott de l’opposition, dont le candidat Hama Amadou est actuellement hospitalisé en France, après quatre mois d’incarcération au Niger.
Les bureaux de vote ont fermé à 19h et le dépouillement a débuté dans la soirée de dimanche. A Niamey, la plupart des bureaux ont ouvert sans problème, parfois avec un peu de retard, et il semble que la journée d’hier s’est passée dans une ambiance beaucoup plus apaisée que lors du premier tour.
Pour faire face à d’éventuels troubles politiques ou terroristes, de nombreux agents de sécurité ont été déployés partout sur le territoire, dont environ 6.000 hommes, rien qu’à Niamey.
La seule véritable inconnue de ce second tour devrait être le taux de participation, l’opposition s’étant retiré et appelé au boycott du scrutin pour protester contre la fraude électorale et les mauvais traitements infligés à son candidat. Ce qui fait que le président sortant, Mahamadou Issoufou, 64 ans, qui brigue un deuxième quinquennat à la tête de ce pays, l’un des plus pauvres du monde, devrait être réélu en l’absence de son unique rival Hama Mamadou.
La commission électorale, qui dispose au maximum, de cinq jours pour proclamer les résultats du vote, pourrait le faire dès ce lundi ou demain mardi. L’après élection suscite toutefois des inquiétudes. L’opposition affirme que le président Issoufou devrait obtenir « un score stalinien » à l’image du régime. Le ministère de l’Intérieur assure pour sa part que l’opposition a « compris qu’elle allait perdre » c’est ce qui explique son retrait de la course. Dans ce climat tendu, et pour éviter des troubles post-électoraux, des organisations religieuses, des chefs traditionnels et des syndicats ont appelé « au dialogue » et à « l’apaisement », dans ce pays très enclavé qui compte 18 millions d’habitants.