Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta qui effectue depuis mercredi, une visite d’Etat de deux jours en France a reçu du président François Hollande à l’Elysée, les insignes de la Grand-Croix de la Légion d’honneur et devrait ouvrir au siège de l’OCDE, la conférence des donateurs impulsée par Paris.
Ibrahim Boubacar Keïta est le premier président d’Afrique subsaharienne à avoir droit aux honneurs d’une visite d’Etat en France depuis le début du quinquennat de François Hollande qui a offert en son honneur un dîner organisé mercredi soir à l’Elysée.
Le président Keïta devrait également prononcer un discours à la Sorbonne, l’université où il fut lui-même formé. Ce jeudi, le président malien donnera le coup d’envoi aux travaux de la conférence des donateurs au siège de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE).
La dizaine de ministres et d’opérateurs économiques qui ont accompagné le président malien devraient profiter de cette occasion pour nouer des contacts avec des investisseurs et des partenaires internationaux.
Organisée sous le thème : « Bâtir un Mali émergent », cette conférence devrait voir Paris concrétiser sa promesse de débloquer 360 millions d’euros d’aide au Mali, sous forme de prêts et de dons, dont 80 millions pour le Nord du pays qui était le théâtre d’une rébellion touareg.
Entre les infrastructures à reconstruire, les écoles à réhabiliter, les centres de santé à rééquiper, l’alimentation électrique à rétablir ou encore la sécurisation des routes, les besoins du pays, en particulier dans sa partie septentrionale, demeurent importants.
Mais, malgré les nombreux gestes d’amitié que la France lui a témoignés durant son séjour à Paris, le président malien aura des difficultés à expliquer aux donateurs le maigre bilan de deux ans qu’il a passé au pouvoir surtout pour ce qui est de la stabilisation de son pays.
Car, malgré la signature des accords de paix à la mi-juin en Algérie, IBK montre peu d’engouement à les mettre en œuvre bien qu’il maintient le dialogue ouvert avec les groupes rebelles, ce qui constitue une mauvaise note pour les investisseurs étrangers et les bailleurs de fonds impatients de voir leur aide porter des fruits, notamment au plan sécuritaire.