Le président capverdien, José Maria Neves, a appelé mercredi à un nouveau pacte de paix durable pour l’Afrique, fondé sur la valorisation du patrimoine naturel et culturel du continent. S’exprimant à l’occasion de la Journée de l’Afrique (25 mai), il a lancé un appel aux chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine.
« Mettons notre patrimoine, notre héritage commun, au cœur d’un pacte continental pour une paix durable. Il est temps d’agir ensemble, avec vision et coordination », a-t-il déclaré.
Parmi ses propositions : l’adoption d’une Charte africaine du patrimoine naturel et culturel, engageant chaque pays à y consacrer 1 % de son budget, avec des garanties de transparence et de participation citoyenne. Il a aussi suggéré la création d’un fonds africain pour les océans, financé par une taxe symbolique sur les navires marchands, et le renforcement du fonds africain du patrimoine mondial grâce à 0,5 % des revenus du tourisme et des industries extractives.
Le président a souligné le rôle central que doit continuer de jouer l’Union africaine, notamment à travers l’Agenda 2063 et la Charte pour la Renaissance culturelle de l’Afrique, pour faire du patrimoine un pilier de la gouvernance, de l’identité et de la cohésion sociale.
Il a mis en garde contre les menaces actuelles : déforestation, disparition des langues locales, abandon de sites historiques comme l’ancienne base aérienne de l’Aéropostale à Praia. Mais il a aussi salué des avancées comme la Grande Muraille Verte ou le retour d’objets culturels au Bénin.
Enfin, il a appelé à créer un réseau africain de gardiens du patrimoine, réunissant jeunes, artistes, scientifiques et autorités traditionnelles : « Le développement, c’est aussi le sourire d’un enfant qui apprend la langue de ses ancêtres. »