Des révélations du journal britannique The Guardian sont venues ternir la réputation et la crédibilité de l’ancien médiateur de l’ONU en Libye Bernardino Leon. Ce dernier aurait eu des relations particulières avec les Emirats arabes unis qui sont opposés au Parlement libyen installé à Tripoli.
Bernardino Leon a été officiellement nommé le 4 novembre dernier directeur général de l’Emirates Diplomatic Academy aux Emirats arabes unis, un think tank présidé par le cheikh Abdallah Bin Zayed al-Nahyane, le ministre des Affaires étrangères des Emirats. Il devrait prendre son nouveau poste à Abou Dhabi en décembre. Ce choix de carrière vient jeter le trouble sur son impartialité dans le conflit libyen. Tout d’abord, les Emirats arabes unis jouent un rôle particulièrement actif en Libye où ils soutiennent le Parlement élu de Tobrouk reconnu par la communauté internationale. Mais surtout, des révélations de The Guardian suscitent nombre d’interrogations. Le journal britannique a publié des emails qui révèlent que le nouveau poste de Bernardino Leon lui aurait été accordé depuis le mois de juin dernier, assorti d’un salaire de plus de 50 000 dollars par mois. L’ancien envoyé spécial de l’ONU pour la Libye avoue également dans un autre email chercher à affaiblir le CGN (Congrès Général National) à Tripoli, dominé par les islamistes.
Bernardino Leon a nié tout conflit d’intérêts, ce qui n’a pas empêché les autorités de Tripoli de vivement réagir à ces révélations. Dans une lettre adressée jeudi dernier au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, le président du CGN Nouri Abou Sahmein a dénoncé la nouvelle nomination de Bernardino Leon et réclamé aux Nations unies des éclaircissements sur cette situation qui jette le doute sur la Mission des Nations unies pour la Libye en général.