Le ministre sud-africain des Finances, Pravin Gordhan, sera jugé pour fraude, a annoncé mardi, le procureur général, Shaun Abrahams qui reproché à l’argentier du gouvernement d’avoir validé le départ à la retraite, d’un haut fonctionnaire dans des conditions très avantageuses.
Cette annonce qui vient secouer les marchés financiers du pays du président Jacob Zuma lui-même impliqué dans des affaires de corruption et de détournement de fonds publics, reflète les profondes dissensions qui prévalent parmi les autorités de l’Afrique du Sud, première économie du continent noir.
Les griefs retenus par le procureur général contre Pravin Gordhan datent de son premier mandat à la tête du ministère des Finances. Il est accusé ainsi qu’Oupa Magashula et Ivan Pillay, deux ex-responsables du fisc, d’avoir «délibérément tromp » l’administration à l’époque du départ à la retraite de Pillay, au sujet d’un préjudice de 1,1 million de rands (77.000 dollars).
La presse locale précise que Pravin Gordhan, 67 ans, sera convoqué le 2 novembre prochain devant un tribunal de Pretoria pour être entendu sur cette affaire.
Réagissant à ces accusations dans un communiqué, le ministre des finances a assimilé cette affaire à du «harcèlement» avant d’assurer qu’il ne comptait pas démissionner.
Depuis fin 2015, Pravin Gordhan a entamé son deuxième mandat à la tête du ministère sud-africain des Finances, poste qu’il avait précédemment occupé de 2009 à 2014.
Pour rassurant les investisseurs, il a souvent pris position contre le président Jacob Zuma et ses proches à propos de la gestion des entreprises publiques, qui sont empêtrées dans divers scandales financiers impliquant les dirigeants.
Depuis 2014, Pravin Gordhan est soupçonné d’avoir créé dans le SARS (fisc sud-africain) une unité qui aurait surveillé des personnalités politiques, y compris le président Zuma.
L’actuel ministre des Finances a dirigé l’administration fiscale pendant dix ans jusqu’en 2009. Depuis 2015, cette affaire fait l’objet d’une enquête de l’unité d’élite des forces de l’ordre sud-africaines. Bien qu’ayant reconnu l’existence de l’unité du fisc mise en cause, Gordhan a toujours assuré avoir agi conformément à la loi.