Le Médiateur pour les droits de l’homme et la justice du Timor-Leste, Virgílio Guterres, se dit préoccupé par la chute du pays dans le classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF). Le Timor-Leste est passé de la 10e place en 2023 à la 39e en 2025, après avoir été 20e en 2024.
Selon Guterres, cette dégringolade s’explique par des facteurs juridiques, politiques et économiques. Il pointe notamment une loi sur la communication sociale qui rend les journalistes pénalement responsables d’atteintes aux « intérêts protégés par la loi », disposition déjà critiquée par RSF en 2014. À cela s’ajoute une ingérence croissante du pouvoir politique dans les médias, comme l’illustre le cas de la RDTL (Radio et Télévision du Timor-Leste), signalé par le Conseil de la presse.
Le Médiateur souligne aussi la dépendance financière des médias vis-à-vis des subventions gouvernementales, qui, bien que présentées comme neutres, exercent une pression implicite sur les rédactions pour modérer leurs critiques.
Face à cette situation, Virgílio Guterres appelle les journalistes à ne pas se taire et à dénoncer publiquement les restrictions à leur liberté, afin de susciter un véritable débat. Il regrette que ces sujets restent confinés à des rumeurs ou des conversations informelles, plutôt qu’à des reportages ou des éditoriaux.
Il exhorte enfin le gouvernement à cesser toute tentative de pression sur les journalistes, et appelle le secrétaire d’État à la Communication sociale à garantir l’accès à l’information et à encourager le dialogue avec la presse.