Le Maroc a décidé de rappeler son ambassadeur à Berlin pour consultations, à cause entre autres, de l’«activisme antagonique» du gouvernement allemand au sujet de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur son Sahara Occidental, objet d’un litige territorial avec le Front Polisario et son parrain algérien, a-t-on annoncé officiellement ce jeudi à Rabat.
«La République fédérale d’Allemagne a multiplié les actes hostiles et les actions attentatoires à l’égard des intérêts supérieurs du royaume », indique un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères.
L’Allemagne, ajoute le communiqué, s’est démarquée par une attitude négative sur la question du Sahara. Son activisme antagonique, à la suite de la Proclamation présidentielle américaine reconnaissant la souveraineté du Maroc sur son Sahara, est un acte grave qui demeure jusqu’à présent inexpliqué.
Le Maroc reproche aux autorités allemandes leur «complicité à l’égard d’un ex-condamné pour des actes terroristes, notamment en lui ayant divulgué des renseignements sensibles communiqués par les services de sécurité marocains », ajoute le communiqué.
Le ministère ne cite pas nommément dans communiqué, la personne mise en cause, mais il s’agit vraisemblablement de Mohamed Hajib, un Germano-Marocain condamné en 2010 au Maroc à dix ans de réclusion pour « terrorisme», une sentence ramenée à cinq ans début 2012.
A cela s’ajoute un acharnement continu à combattre le rôle régional du Maroc, notamment sur le dossier libyen, en tentant d’écarter, indûment, le Royaume de certaines réunions régionales consacrées à ce dossier comme celle tenue à Berlin, ajoute la même source.
« Pour toutes ces raisons et à cause de cette adversité constante et inacceptable, le Royaume du Maroc a décidé le rappel, pour consultations, de l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Berlin », conclut le ministère marocain des Affaires étrangères.
Pour rappel, le Maroc avait décidé début mars de « suspendre tout contact » avec l’ambassade d’Allemagne à Rabat, en raison de « malentendus profonds » avec Berlin sur différents dossiers et particulièrement celui très sensible de sa souveraineté sur le Sahara occidental.