Le Mali expulse le porte-parole de la Minusma

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Dans un communiqué officiel publié hier mercredi, le ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a donné 72 heures au porte-parole de la Mission des Nations unies au Mali (Misnuma), Olivier Salgado pour quitter le Mali. 

Olivier Salgado aurait rapporté sur le réseau social Twitter des « informations inacceptables » sur l’affaire des 49 militaires ivoiriens détenus depuis plus d’une semaine à Bamako. 

Selon Bamako, le porte-parole de la Minusma, qui compte au Mali 12.261 soldats et 1.718 policiers depuis 2013 et dont le mandat a été laborieusement renouvelé pour un an le 29 juin dernier, aurait déclaré « sans aucune preuve, que les autorités maliennes auraient été préalablement informées de l’arrivée des 49 militaires ivoiriens par vol civil, à l’aéroport international de Bamako le 10 dimanche 10 juillet. 

Abidjan soutient en effet que ces soldats, que les autorités maliennes accusent d’être des « mercenaires » cherchant à déstabiliser le pays, intervenaient dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Minusma. 

Ils devaient prendre la relève d’autres Ivoiriens déployés au Mali en tant qu’Eléments nationaux de soutien (ENS), une procédure de l’ONU permettant aux contingents des missions de maintien de la paix de faire appel à des prestataires extérieurs à l’ONU pour des appuis logistiques. La Côte d’Ivoire a précisé qu’il s’agissait de la huitième rotation de soldats à venir au Mali pour cette mission. 

La décision des autorités maliennes d’expulser Olivier Salgado intervient dans un contexte de relations déjà tendues entre le Mali et ses partenaires internationaux. 

Le 14 juillet, Bamako a annoncé la suspension de toutes les rotations militaires et policières de la Minusma, arguant de la nécessité de tenir une « réunion », pour laquelle aucune date n’a été avancée, entre les deux parties pour « faciliter la coordination et la règlementation » desdites rotations. 

Début 2022, après neuf ans de présence militaire dans le pays, via l’opération Serval puis Barkhane, le Mali a poussé la France vers la sortie et l’ambassadeur français avait été expulsé en janvier par les autorités maliennes et les derniers soldats français doivent quitter le Mali d’ici quelques semaines.