A peine formé il y a moins d’une semaine, le nouveau gouvernement allemand conduit par le socialiste Olaf Scholz, a fait un virement de grand angle dans la position de son pays dans le dossier du Sahara marocain, en affirmant que le plan d’autonomie constitue «une contribution importante» de la part du Maroc dans le règlement du conflit régional du Sahara.
Dans un communiqué publié ce lundi, le ministère allemand des Affaires étrangères s’est félicité de l’adoption de la résolution 2602 du Conseil de sécurité sur la question du Sahara en assurant que «la position du gouvernement fédéral à ce sujet n’a pas changé depuis des décennies».
«L’Allemagne appuie les efforts déployés par l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies, Staffan de Mistura, pour parvenir à une solution politique équitable, durable et acceptable sur la base de la résolution 2602», ajoute le communiqué.
L’exécutif fédéral allemand met également en exergue le «rôle majeur» que joue le Royaume «pour la stabilité et le développement durable de la région, citant notamment «son engagement diplomatique en faveur du processus de paix libyen».
Le département de Mme. Annalena Baerbock a en outre, couvert d’éloges le Royaume du Maroc pour «les vastes réformes» entreprises «durant la dernière décennie». Il a de même, qualifié le Maroc de «partenaire essentiel de l’Union européenne et de l’Allemagne en Afrique du Nord», et mis en avant la qualité des échanges économiques, culturels et commerciaux entre le Royaume et l’Allemagne.
Le gouvernement d’Olaf Scholz a voulu mettre ainsi fin à travers cette mise au point, à la zone de turbulence que traversaient les relations entre les deux pays sous le dernier mandat de la chancelière Angela Merkel qui, avec son équipe, s’est montrée très hostile à la première cause nationale des Marocains.
Sous le mandat de Merkel, Berlin avait entre autres, demandé et obtenu une réunion le 21 décembre 2020, du Conseil de sécurité de l’ONU pour débattre de la reconnaissance par l’administration Trump de la marocanité du Sahara et écarté le Maroc de la première conférence sur la Libye tenue en janvier 2020 en Allemagne, sachant que la diplomatie marocaine a joué un rôle déterminant dans le rapprochement des deux clans rivaux en Libye.
A présent, les regards des observateurs sont rivés sur l’Espagne et se demandent si Madrid va emboîter le pas à Berlin pour mettre fin à la brouille diplomatique qu’elle a créée avec son partenaire marocain en accueillant sur son sol le chef du Front Polisario.