Le Climat : Le Réchauffement climatique est la cause des inondations

Une étude européenne attribue les inondations de juillet au réchauffement climatique. 

Trente-neuf spécialistes de neuf pays ont analysé les liens entre le réchauffement global et les violentes chutes de pluie qui se sont abattues en juillet sur la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas, provoquant les inondations qui ont tué 225 personnes. 

Ils estiment que ces précipitations intenses ont été rendues «entre 1,2 et 9 fois plus probables» par le réchauffement climatique causé par l’activité humaine.

 «Le fait est que ces phénomènes pourraient rapidement devenir plus fréquents. Mais nous ne savons pas à quelle vitesse ni ne savons de quel côté de la palette nous sommes, mais c’est une possibilité que nous devons prendre en compte», a indiqué Maarten van Aalst, professeur à l’université de Twente, et co-auteur de l’étude.

Le World Weather Attribution, qui publie cette analyse ce mardi, avait déjà évalué que la vague de chaleur qui s’était abattue en juin sur le nord du continent américain aurait été «virtuellement impossible» sans le réchauffement climatique.

Le lien entre réchauffement global et températures extrêmes est plus direct que celui avec des précipitations extrêmes à un endroit donné, insiste l’étude.

L’augmentation des températures expose la région d’Europe occidentale et centrale à une augmentation des chutes de pluie extrêmes et des inondations, avertissent les chercheurs, alors que chaque augmentation de la température de 1° C permet à l’atmosphère de retenir 7% d’eau supplémentaires, accélérant ainsi le cycle de l’eau.

« Inondation, canicule, feux de forêt, ouragans… à chaque événement météorologique extrême, la question revient : faut-il y voir la main du réchauffement climatique ? Les scientifiques les plus sérieux s’expriment avec nuances. Mais les inondations de juillet dernier sont « attribuables » au changement climatique, tranche l’étude publiée ce mardi par 39 chercheurs européens.

Le réchauffement actuel de la température moyenne (1,2 ºC par rapport à l’ère préindustrielle) augmente de 1,2 à 9 la probabilité que ce type d’événement apparaisse. 

Avec la hausse de la température que nous avons déjà provoquée, la probabilité d’apparition de précipitations potentiellement catastrophiques en Europe de l’Ouest a crû de 20 à 900 %. Une fourchette large dont on ne peut pas déterminer un milieu : « Nous avons utilisé cinq modèles climatologiques, explicite un chercheur. Et on ne peut pas dire que l’un d’entre eux est meilleur qu’un autre. Les deux extrémités de la fourchette sont tout aussi probables ».

Quant aux quantités d’eau tombée sur les régions touchées par les inondations en Belgique, elles sont de 3 à 19 % plus importantes que si le réchauffement d’origine humaine n’avait pas eu lieu.

Quelle sera l’influence d’un réchauffement de 2 ºC, atteint au cours de ce siècle si nos émissions actuelles de gaz à effet de serre ne diminuent pas rapidement et radicalement ? Le Giec prédit avec une « certitude élevée » une augmentation des inondations pluviales, « conséquence directe des précipitations intenses », rappelle-t-on.

L’étude publiée ce mardi va plus loin dans la précision. « L’intensité des précipitations sur la région étudiée (du nord des Alpes aux Pays-Bas en passant par l’est de la France, NDLR) pourrait encore augmenter de 0,8 à 6 % et la probabilité de leur apparition augmenter d’un facteur 1,2 à 1,4 », calcule Frank Kreienkamp, chef du service « climat régional » de l’IRM allemand, le Deutscher Wetterdienst.