Mahmoud Jibril, ex-chef de l’exécutif de la rébellion libyenne qui avait contribué à renverser le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, est décédé hier dimanche au Caire, des suites de sa contamination par le Covid-19.
L’annonce a été faite par l’Alliance des forces nationales (AFN), une coalition de partis fondée et dirigée par l’ex-chef de l’exécutif de la rébellion libyenne.
Mahmoud Jibril, qui avait des problèmes de santé antérieurs à son infection par le coronavirus, avait été admis le 21 mars à l’hôpital Ganzouri après un accident cardio-vasculaire avant d’être testé positif au nouveau coronavirus et placé en quarantaine.
Mahmoud Jibril avait été nommé à la tête d’un gouvernement intérimaire en mars 2011, quelques semaines après le déclenchement de l’insurrection en Libye dans le cadre du Printemps arabe, par le Conseil national de transition (CNT), le bras politique de la rébellion. Après l’éviction de Kadhafi, il avait démissionné de son poste pour prendre la tête de l’AFN.
En 2012, lors des premières élections libres du pays, l’AFN avait remporté le scrutin face à son rival, le Parti pour la justice et la construction (PJC), issu des Frères musulmans, sans toutefois obtenir la majorité au Congrès général national, le Parlement, qui était dominé par les indépendants.
Ancien président du Conseil économique et social sous le régime Kadhafi, il avait perdu tout espoir d’occuper de hautes fonctions après l’adoption en 2013, sous la pression de milices d’ex-rebelles, d’une « loi d’exclusion politique », écartant toute personne ayant occupé un poste de responsabilité sous Kadhafi.
Comme la plupart des cadres de l’AFN, il avait quitté le pays en direction de l’Egypte, alors la Libye sombrait dans les violences et le chaos.