Les producteurs de lait en Allemagne, confrontés à la baisse des prix, bénéficieront d’une aide globale d’au moins 100 millions d’euros (110 millions de dollars), a annoncé lundi le ministre allemand de l’Agriculture.
Dans nombre de chaînes de supermarchés outre-rhin, le litre de lait coûte, à l’heure actuelle, 46 centimes d’euros (51 cents). Ce qui fait les affaires des consommateurs allemands, qui sautent sur les articles bon marché. A l’opposé, les producteurs pâtissent de cette situation. Leur bénéfice par litre de lait ne dépasse guère les 20 centimes d’euros (22 cents). Pourtant, ils doivent en gagner 35 (38,5 cents) pour éviter de travailler à perte.
Cette évolution s’explique par la suppression des quotas européens limitant la production décidée l’an dernier, ce qui a pour conséquence de la rendre plus importante. Une offre supplémentaire que les marchés à l’exportation ne parviennent pas à absorber totalement. Il y a aussi le manque à gagner découlant du boycott des produits agricoles européens en Russie, en raison des sanctions décidées par les Etats membres de l’Union Européenne (UE) à la suite de l’annexion de la Crimée par la Fédération de Russie. A cela s’ajoute la féroce concurrence que se livrent les distributeurs de produits laitiers aux principales chaînes du discount en Allemagne, comme Lidl ou Adli, qui pratiquent une politique des bas prix au détriment des intérêt des éleveurs.
Ainsi, les autorités allemandes ont décidé d’accorder une centaine de millions d’euros d’aides directes et d’avantages fiscaux aux producteurs de lait en difficulté. Ne souhaitant pas que le secteur agricole dépende des subventions, le ministre de tutelle a souligné la nécessité de la mise en œuvre de réformes structurelles pour diminuer l’offre et que les producteurs de lait soient mieux rémunérés par les grandes surfaces commerciales.