Le Portugal choqué après une partie de chasse où plus de 500 animaux ont été tués

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La semaine dernière, une partie de chasse réunissant 16 individus près de la commune d’Azambuja, au nord de Lisbonne, dans la propriété fortifiée de Torre Bela, une des plus grandes enceintes d’Europe dépassant les 1 000 hectares, s’est soldée par 540 animaux tués. L’événement a profondément choqué le Portugal et le gouvernement et tous les partis du pays crient au scandale. 

L’hebdomadaire Expresso a rapporté que cet événement a été organisé par l’entreprise espagnole Hunting Spain Portugal Monteros de La Cabra, spécialisée dans les « monterias », des parties de chasse typiques de la péninsule ibérique qui consistent à traquer et à mettre à mort le gros gibier. 

Un des 16 participants à cette chasse, qui étaient tous espagnols, particulièrement active sur différents groupes liés aux monterais, a publié sur les réseaux sociaux une photo des bêtes alignées au sol, annonçant « un record au cours d’une super vènerie ». 

Les réactions ont été nombreuses, le ministre portugais de l’Environnement Joao Pedro Matos Fernandes a évoqué cette semaine « un crime inacceptable, un acte de haine qui n’a rien à voir avec la chasse ». Le parti animaliste PAN a communiqué sur les réseaux sociaux que « tuer pour le plaisir est tout simplement inhumain », appelant à « une réglementation stricte pour le secteur de la chasse ». 

Même le président de la Confédération nationale des chasseurs portugais, José Bernardino, qui a parlé « d’extermination » dans un entretien à l’hebdomadaire Sabado, a estimé que cet événement était « honteux sur le plan éthique et méprisable ». 

Joao Pedro Matos Fernandes a précisé que l’ICNF (Institut pour la conservation de la nature et des forêts), qui n’avait pas été averti au préalable de cette chasse, va immédiatement révoquer l’autorisation de chasse de cette propriété et avec le travail d’enquête fait sur place, déposera une plainte auprès du parquet, car les organisateurs et les chasseurs participants devront être sanctionnés.

Mais cette affaire vient surtout mettre en évidence le flou juridique qui entoure certaines parties de la législation portugaise sur la chasse. Si des lois existent pour limiter en nombre les proies chassées, les règles sont moins claires dans le cas de figure puisque l’acte a été commis dans une zone de chasse touristique, où c’est au propriétaire de la zone de chasse de fixer une seuil maximal.