Le gouvernement belge est vivement secoué par l’affaire des expulsions des migrants soudanais du territoire belge.
Le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Theo Francken, a dû adresser des excuses au chef du gouvernement belge après avoir menti sur cette question.
Theo Francken s’est excusé vendredi dernier pour avoir décrié les déclarations du Premier ministre belge, Charles Michel, sur la gestion du rapatriement de migrants irréguliers d’origine soudanaise. Tout est parti de soupçons de tortures subies par ces Soudanais à leur retour dans leur pays d’origine. Ce qui a donné lieu à des tensions au sein de la coalition gouvernementale.
Ainsi, une commission de la Chambre des députés s’est réunie d’urgence vendredi dans la soirée. Il était question d’entendre M. Francken (N-VA). Ce dernier a reconnu avoir caché certaines informations au Premier ministre, Charles Michel, sur ce dossier.
Pour rappel, le secrétaire d’Etat nationaliste flamand avait invité, l’été dernier en Belgique, des officiels soudanais pour identifier leurs compatriotes risquant d’être expulsés car n’étant pas demandeurs d’asile. Les fonctionnaires du ministère soudanais de l’Intérieur ont alors visité leurs ressortissants détenus dans des centres fermés avant d’en approuver l’expulsion.
Cette affaire est revenue à l’ordre du jour suite à la publication par la presse, la semaine dernière, de témoignages de Soudanais expulsés. Ces derniers ont fait état d’arrestations et de violences à leur retour. En réaction, M. Michel a suspendu jeudi dernier les expulsions vers ce pays afin qu’une enquête indépendante soit diligentée avec l’aide des Nations Unies.
Dans un premier temps, le Premier ministre belge a parlé de moratoire « jusqu’à fin janvier », ce que le secrétaire d’Etat à la Migration a jugé « absurde ». Pour cause, aucun rapatriement n’est prévu avant cette échéance, a-t-il expliqué. Pourtant, une expulsion vers le Soudan était bel et bien programmée le mois prochain.