La fin de crise n’est pas pour demain en Zone Euro. Les 17 pays de l’Union monétaire devraient suer encore jusqu’en 2014, pour pouvoir enfin parler d’une reprise de la croissance économique.
Sur la base des dernières prévisions économiques de la Commission européenne, la récession va persister en 2013 en zone euro, où le Produit intérieur brut affichera un repli de 0,4%, contre -0,3% jusqu’à la date d’aujourd’hui. Le PIB dans la plupart des 17 pays de l’Union monétaire connaitra une légère amélioration de 1,2%, mais restera en deçà des prévisions de février dernier. Depuis le début de la crise en 2008, les économies européennes ont perdu pas moins de 10 points de leur PIB.
D’après les mêmes prévisions, la récession sévira cette année, au moins dans huit des 17 pays de la zone euro, y compris en France, où le taux de croissance économique fléchira de 0,1%, mais l’Hexagone reste loin derrière la Grèce avec une décrue de -4,2%, suivie par le Portugal (-2,3%), l’Espagne (-1,5%), l’Italie (-1,3%), ou les Pays-Bas avec -0,8% et la Slovénie (-2,0%). Ce dernier pays ne tardera pas à être, selon les analystes, le prochain candidat aux programmes d’assistance financière, en raison de la fragilité de son secteur bancaire.
La grisaille planera également sur le monde de l’emploi, avec un taux de chômage prévisible qui devrait atteindre la barre des 12,2%, un chiffre qui va rester pratiquement inchangé en 2014 avec une prévision de 12,1%.
«Nous devons faire tout notre possible pour lutter contre le chômage en Europe», a plaidé le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, faisant état d’un essoufflement du rythme des efforts demandés en matière budgétaire. «En parallèle, il faut intensifier la mise en place de réformes structurelles», a-t-il préconisé, alors que le débat sur l’austérité bat son plein sur fond d’aggravation des disparités entre pays de la zone euro, tant en termes d’emploi, que de croissance ou de déficits budgétaires. Cette situation ne fait qu’alimenter partout, la grogne sociale et les sentiments d’inquiétude chez de larges franges de la population surtout dans les pays durement touchés par la crise économique et financière qui sévit depuis 2008 dans le vieux continent.
En attendant, l’économie de la zone euro reste morose face à une demande intérieure en berne et un chômage de masse qui touche plus de 12% de la population active.
En dépit de ces mauvaises prestations, la Commission européenne grade encore des lueurs d’espoirs, en parlant dans son rapport, d’une stabilité de l’économie européenne durant le premier semestre 2013, d’un retour progressif à la croissance à partir du second semestre de cette année et d’une probable relance en 2014. Ce qui n’est pas si sûre de l’avis des analystes.